Les tomates!

DSC_0468La tomate est un légume très populaire au jardin.  Elle est originaire de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud.  Les Italiens la cultivent depuis la fin du 16e siècle.  Il y a dans le monde plus de 2000 cultivars disponibles.  Partir ses plants et cultiver la tomate chez soi permet de découvrir les formes, saveurs, et couleurs variées de ce légume fruit.

On doit absolument produire ses semis de tomates (ou les acheter) puisque notre saison est trop courte.  On part les semis 6-8 semaines avant le dernier gel.

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Transplantation

La tomate aime le soleil, les fruits peuvent avoir des coups de soleil, mais uniquement si le feuillage n’est pas bien développé et ne permet pas de faire un peu d’ombrage sur ceux-ci. Les tomates ne devraient pas être plantées près d’un noyer noir ou cendré puisque leurs racines produisent un produit toxique (juglone) pour ceux-ci (distance de 50pi).  Une planche surélevée protégée avec du tissue contre les mauvaises herbes permet d’éviter la présence de racines de noyer.

Avant de transplanter nos plants à l’extérieur, on réduit l’eau et on expose les plants aux conditions extérieures pour environ une semaine.  Pour une bonne croissance, les tomates ont besoin d’une température minimale la nuit de 5 °C et de 16 °C le jour.  Une semaine à des températures inférieures à 15 °C le jour endommagera les plants, ainsi qu’une température de nuit de 0-4 °C.  Lors de la floraison, une température la nuit inférieure à 12 °C affectera la qualité du pollen et de la pollinisation et empêchera la production de fruit ou produira des fruits déformés.  C’est souvent le cas des premières tomates si l’on a planté nos tomates tôt au jardin.

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Tomate déformée

On met les tomates tuteurées à une distance de 18-36 pouces.  On évite de trop rapprocher les plants pour réduire les maladies, une bonne aération permet au feuillage de sécher et évite les maladies foliaire.  Je plante maximum 9 plants dans un carré de 4pi par 4pi, 6 pour les tomates cerises qui font de gros buissons.  La tomate est souvent plantée avec des tagètes pour éloigner les insectes et du basilic pour améliorer son goût.

La tomate a besoin de calcium et de phosphore pour bien se développer, l’ajout d’un peu de cendre dans le trou de transplantation peut aider.  Le manque de calcium entraîne la pourriture apicale (pourriture du fruit à son extrémité).  Le manque de calcium dans le sol, ou le manque d’eau empêchant sa circulation sont deux facteurs causant la pourriture apicale.  Un arrosage régulier évite à la fois le craquement des fruits et la pourriture apicale.

Les maladies

Les tomates sont peu sensibles aux insectes mais sont très susceptibles aux maladies, notamment les maladies fongiques.  Un arrosage goutte à goutte en matinée aide à réduire les maladies en évitant la présence d’eau sur les feuilles.   C’est l’eau sur les feuilles qui permet aux spores de germer et aux pathogènes d’infecter les tomates. Les spores de bactéries demeurent dans le sol et les éclaboussures dues à la pluie et à l’arrosage peuvent causer une infection.  La culture avec paillis de plastique noir, régulièrement utilisé en agriculture biologique, évite l’éclaboussement du sol.  Une bonne distance entre les plants permet aux feuilles de sécher plus vite.  La rotation, d’un minimum de 4 ans, permet d’éviter des accumulations de spores dans le sol.  Les feuilles du bas sont généralement les premières atteintes, on peut les éliminer à l’apparition de symptômes.

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Plant de tomate avec maladies foliaires

 

L’alternariose cause des tâches rondes constituées de plein de cercles bruns.  Les feuilles s’assèchent et deviennent jaunes. On peut vaporiser les plants d’une solution de lait (une partie de lait pour neuf parties d’eau) à toutes les semaines vers la mi-juillet pour réduire la présence de l’alternariose.  La septoriose a des symptômes semblables à l’alternariose mais les tâches sont entourées de jaune.  La verticiliose fait jaunir les feuilles à partir du contour.  Les feuilles  sèchent puis brunissent.

L’anthracnose forme des petits cratères ronds sur les fruits qui peuvent causer la pourriture du fruit.  On se débarrasse rapidement des fruits atteints.

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On parle souvent de cultivar de tomate indéterminé et déterminé.  Les cultivars déterminés sont plus compact, ils cessent de s’allonger après une certaine production de fleurs (3pi), les tomates se développent relativement en même temps.  Les cultivars sont généralement plus hâtifs.  Les tomates à pâte sont souvent déterminées. Les tomates indéterminées s’allongent tout au long de la saison et produisent des fruits jusqu’au gel.  Elles peuvent atteindre 6pi de hauteur.  Les deux types poussent mieux avec des tuteurs.

 

 

Les pois!

DSC_0284Le pois est l’une des premières espèces de légume à avoir été cultivé.  On en a retrouvé dans des tombes égyptiennes et dans des grottes en Suisse datant de l’âge de bronze.  C’est également un légume facile à cultiver!  Il fait partie de la famille des fabacée (légumineuse). Il a donc la propriété de fixer l’azote de l’air grâce aux nodules formées sur ses racines.

Il germe bien dans un sol frais, on fait les semis dès que le sol peut être travaillé, de la fin-avril à la fin mai.  On peut aller jusqu’à la mi-juin dans les régions froides. Les jeunes plants tolèrent  bien le gel.   Il aime se développer lorsque la température est fraîche, 15-22 °C. Je  sème les graines serrés, au 3 cm, et j’obtiens un véritable buisson de pois.  Je plante autour de la base d’un treillis maison fait avec des piquets de bambou et de la corde.  On peut aussi le planter autour des tuteurs ronds à tomate.

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Les cultivars nains doivent aussi être supportés, ils peuvent atteindre 70cm de hauteur, 2m pour les grimpants). Le temps de germination est de 10-14 jours.  Les racines sont sensibles, ils ne faut pas les éclaircir.  Je plante environ 80 graines pour notre famille de 4, sur un espace de 8 pi2.

Les pois aiment un sol bien meuble,  riche en matière organique.  Puisqu’ils sont fixateurs d’azote il n’est pas nécessaire de fertiliser.  J’ajoute un peu de fumier composté pour leur donner les éléments nutritifs autre que l’azote.

Puisque les plants montent très haut ils vont créer beaucoup d’ombrage, pensez bien à l’emplacement de ceux-ci pour éviter d’affecter les cultures compagnes.

Facile à cultiver, très peu de maladie et d’insecte.  Il peut parfois être visité par les pucerons, un nettoyage fréquent avec un bon jet d’eau sera requis.  Il vaut mieux récolter les cosses lorsque le feuillage est sec pour éviter les maladies.  On fait une rotation au 4 ans pour éviter les maladies qui causent la pourriture des racines.  On lui succède généralement les légumes feuilles et racines.

Les pois ont besoin d’une humidité constante lorsqu’ils forment leurs fruits, par contre il ne faut pas trop arroser puisque ceci peut affecter la fertilisation des fleurs. Les fleurs sont auto-fécondes, ils n’ont pas besoin de pollinisateurs.

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Les cultivars indéterminés produisent plus longtemps et ont meilleur goût que les cultivars nains.

Il existe plusieurs sortes de pois :

Le pois des neige,  Pisum sativum var saccharatum,  dont on mange la cosse entière et que l’on récolte avant que le pois se gonfle. Cultivars : Oregon Giant  et Mammoth 

Le pois mange-tout (croisement entre pois des neige et pois à écosser),  Pisum sativum var macrocarpon,   que l’on récolte quand le pois est bien rond.  On mange la cosse entière. Cultivar grimpant Sugar Ann, nain Cascadia

Le pois à écosser : Pisum sativum var medullare, on mange le pois frais, cultivar tall telephone

Protéger le potager des insectes nuisibles

Tunnel agrotextile
Tunnel agrotextile

Hier, j’ai préparé, avec ma grande fille, ma planche pour la famille des crucifères (chou, brocoli, navet, chou-fleur).  Cette famille de légumes est très appréciée des insectes et j’ai décidé de protéger mes légumes en ajoutant un agrotextile.  Un agrotextile est un tissus qui laisse passer la lumière, l’air et l’eau mais qui empêche les insectes volants de se rendre aux légumes.  Les agrotextiles sont énormément utilisés par les agriculteurs biologiques, ils permettent de protéger les crucifères mais également les carottes de la mouche de la carotte et les poireaux de la teigne du poireau, entre autre.

J’ai fait mon tunnel agrotextile sur une de mes planches encadrées de bois, les planches permettant de mieux soutenir mes tuyaux de pex flexibles.  J’ai utilisé des piquets de métal recouverts de plastique de 3 pied que l’on retrouve dans la section jardin des quincailleries. Le prix varie beaucoup d’un quincaillerie à l’autre, il faut magasiner!  J’ai installé des piquets au pied, en laissant un pied à la surface pour y introduire mes tuyaux de pex flexibles. J’ai également enterrées mon pex dans le sol à une profondeur de 1 pied environ.

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J’ai solidifié la structure des tuyaux en attachant un goujon de bois à chacun de ceux-ci, de chaque côté de la structure, là où le tuyau commence à se courber.

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On dépose ensuite l’agrotextile que l’on tient en place avec des roches et le tour est joué!

Mes crucifères seront protégés des insectes volants. La piéride du chou est un papillon blanc qui pond ses œufs sous la surface des feuilles.

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Les papillons peuvent s’attraper facilement avec un filet à papillon. Les chenilles dévorent avidement les jeune feuilles.  Il apparaît début juin et demeure présent tout l’été.

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L’agrotextile permet également de protéger les plants de la mouche du chou .  La mouche du chou pond ses œufs au pied des jeunes plants, et les larves blanches se nourrissent des racines.  Elles peuvent tuer le plant qui n’arrive plus à aller chercher l’eau et les nutriments.  Elle est principalement active en mai; retarder la transplantation autour du 15 juin permet d’éviter les problèmes.    Elle s’attaque également au navet et radis.

L’altise du chou, un petit coléoptère sauteur qui se nourri des feuilles est également contrôlé par l’agrotextile.

Pour les carottes on recouvre les plants à la  mi-août, période la plus active de la mouche de la carotte.  On peut mettre l’agrotextile directement sur le feuillage, en le maintenant en place avec des pierres plates.  Cette mouche pond des œufs et les larves se nourrissent des carottes en creusant des galeries dans celles-ci.  Une bonne rotation est très importante puisque la mouche hiverne sous forme de pupe dans le sol.  Si les pupes sont déjà présentes dans le sol, on enferme les mouches avec l’agrotextile et on aggrave le problème!  Certains agriculteur recouvre les semis de carottes d’agrotextile pour favoriser la germination, le sol demeure plus humide et on évite aussi la première génération de mouche de début juin.  La deuxième génération, celle  d’août-septembre est celle qui fait le plus de dommage.

La teigne du poireau peut causer des ravages, les larves de ce papillon de nuit se nourrissent des jeunes feuilles et font des galeries dans celle-ci.  Le papillon pond ses œufs de juin à septembre!  Recouvrir ses poireaux d’agrotextile est la seule façon biologique de contrôler ce ravageur.  Elle peut également causer des dommages sur l’ail et les oignons.  On recouvre en général les cultures à la mi-août, puisque c’est la troisième génération qui cause le plus de dommage.

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Pupe de la teigne du poireau

 

Vive la chaleur!

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On a eu du soleil et beaucoup de chaleur cette semaine.  Mes plants sont bien heureux!  Pour l’arrosage, je me fis plus au poids de mes pots que la couleur du dessus du terreau pour identifier si c’est le temps d’arroser.  Le terreau sec devient très léger!  Il faut arroser en profondeur le matin pour s’assurer que les plants ne manquent pas d’eau durant la journée.  Je fais mon arrosage en deux fois pour m’assurer d’humidifier pleinement le terreau.  Je passe une fois sur tous mes plants, attend 5 minutes environ puis j’arrose une seconde fois.  Mes pots sont alors bien lourds et ils auront assez d’eau pour ces journées chaudes!

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Plants de céleri-rave

Ma fille étant pressée de planter les artichauts, j’ai négligé ma période d’acclimatation au soleil de mes plants.  Ceci peut causer des coup de soleil sur les feuille, une nécrose des tissus qui deviennent blanc.  Les plantes s’en remettent bien en général!

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Coup de soleil sur feuille d’artichaut

C’est le week-end de la fête des mères et la folie dans les centres de jardin!

L’espace réservé aux plants de légumes biologiques augmente d’années en années dans mon centre de jardin local.  La demande des consommateurs est très forte et la qualité des produits est au rendez-vous.  Je trouve le choix de variété limité mais on a tout ce qu’il faut pour faire un beau potager.  La popularité des plants de légumes est relativement récente et de grandes pépinières ont choisis d’augmenter leur production de plants en ouvrant des serres en régis biologique, un choix sensé selon moi.  Comme le but de faire un potager à la maison est de manger plus santé et sans produits chimiques, pourquoi ne pas commencer avec des plants produits selon nos critères.  Les producteurs biologiques choisissent des variétés performantes et résistantes à plusieurs maladies et introduisent des prédateurs dans la serre pour contrôler les insectes nuisibles.

Il est difficile de trouver des plantes ornementales produite en régis biologique.  La production de plantes ornementales biologiques est plus difficile, due à des contraintes différentes pour la production de fleurs.  En effet, des régulateurs de croissance sont généralement utilisés pour manipuler l’esthétique des plantes ornementales.  Ceci permet d’avoir des  plants plus courts, des entre-nœuds plus courts, des tiges plus robustes, plus de ramifications etc.  Il y a beaucoup de recherche sur l’utilisation des lampes DEL, qui permettent d’utiliser des spectres lumineux précis, qui pourrait également influencer la morphologie des plantes.  En fait, beaucoup de travaux sont effectués au Centre de Recherche et de Développement en Horticulture d’Agriculture Canada pour donner des outils aux producteurs horticole biologique en serre, et ce autant au niveau des légumes que des plantes ornementales.

Bon week-end!

Le repiquage et les semis au potager

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Les semis grandissent!  En début de semaine j’ai repiqué mes plants de tomates, poivrons, aubergines et céléri-rave dans des pots plus gros, des pots de 6-8 cm.  On repique en général lorsque les deux vraies feuilles sont bien développées.  On doit manipuler délicatement les plants et éviter d’endommager les racines.  On peut dégager celle-ci du pot en utilisant un bâton de popsicle.  J’ai utilisé un bon terreau d’empotage plus riche en nutriment que mon terreau à semis.  Les plants ont déjà pris beaucoup de vigueur.  La météo s’annonce plus clémente, je vais transférer mes plants dans ma mini-serre durant la journée!

Je vais partir mes plants de concombre cette  semaine, les concombres ne tolèrent pas le repiquage, je ferai les semis directement dans un pot de 8 cm.  C’est la même chose pour les courges d’été et d’hiver et les melons, tous de la famille des cucurbitacées.  Les racines sont plus fragiles et résistent mal au repiquage.

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L’acclimatation des plants à la météo extérieure est importante.  Les plants doivent s’adapter aux changements de température, au vent et au plein soleil.  En utilisant une serre ou une couche froide, on protège du vent et du soleil trop direct.  Il faut par contre bien aérer celle-ci puisque la température peut monter rapidement avec le soleil.  Les deux dernières journées étaient mi-ensoleillées, parfaites pour acclimater les plants.  On acclimate lentement, on expose les plants à l’extérieur quelques heures par jours à la mi-ombre les premières journées, puis plein soleil, pour enfin les laisser à l’extérieur toute la journée après une semaine environ.  Je ferai une autre période d’acclimatation entre ma serre et le soleil direct.  Je rentre les plants lorsque la nuit s’annonce trop fraîche (en dessous de 8-10 °C).

Ce week-end est un bon moment pour préparer le jardin avant les semis directement au potager.  Beaucoup de semis se feront dans les prochaines semaines.  On désherbe les planches, apporte le compost et le fertilisant, on nivelle bien nos planches et on pourra semer bientôt!  Le week-end prochain, celui de la fête des mères , est généralement un week-end occupé pour les jardiniers!  Ce week-end est un bon moment pour semer les oignonets et les pois-mange tout au potager!

Voici une liste de dates pour les semis en pleine terre!

Premières semaines de mai : pois, oignonet, épinard, laitue, roquette, radis

On peut également transplanter la laitue, les oignons et les poireaux

2e et 3e semaine de mai : bette à carde, betterave, carrote, panais, chou-rave, pomme de terre

Les plants de persil et artichaut peuvent être transplantés, ainsi que les brocolis, chou-fleur, céleri, céleri-rave

En juin : haricot, concombre, courge , 2e semis de carottes, haricots, salade

Après le dernier gel (varie d’une région à l’autre)  on peut enfin transplanter nos tomates, poivrons aubergines, cerise de terre, et fines herbes

En début d’août on peut faire des semis de laitue, épinard et roquette

L’ail d’automne sera semé à la fin d’octobre

Arroser le potager

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Irrigation avec tuyaux poreux

L’humidité du sol au jardin est très importante.  Spécialement durant les périodes de semis et de transplantation.  Pour assurer une bonne germination des graines semées en pleine terre, le sol doit rester humide en tout temps.  De plus, les transplants ont tendance à faner lors des journées chaudes de juin si l’arrosage n’est pas adéquat.  On doit vraiment arroser abondamment durant cette période.  Lorsque les légumes sont bien implantés au jardin, l’arrosage devient moins critique mais demeure important.  Des manques d’eau fréquents peuvent causer l’amertume des concombres, des tomates craquées, des légumes-racines fibreux et une maladie physiologique chez les légumes fruits, la pourriture apicale.

Il est mieux d’arroser moins souvent mais en profondeur, jusqu’à 20 cm ou 8 pouces, que fréquemment et superficiellement.  Un faible arrosage favorise un développement des racines en surface du sol. On veut que les racines se développent au maximum, elles pourront ainsi aller chercher l’eau et les nutriments plus efficacement.

Pour savoir quand arroser, on enfonce l’index dans la terre.  Si le sol est encore sec à la profondeur de la deuxième jointure de l’index,  il est temps d’arroser.  En laissant le dessus de la terre s’assécher avant d’arroser on s’assure que le sol est bien aérer, ce qui garde les racines et les légumes en santé.  On arrose tôt le matin ou en fin d’après-midi pour éviter l’évapotranspiration dû à la chaleur.  Je préfère arroser le matin puisque l’eau sur les feuilles des plantes pourra s’évaporer ce qui peut éviter des maladies foliaires.  De plus, l’eau froide du robinet se réchauffera plus rapidement.

L’arrosage du potager avec un arrosoir est possible mais ça implique de remplir celui-ci fréquemment.  On peut installer un baril récupérateur d’eau de pluie adjacent au potager et le remplir au besoin avec un tuyau d’arrosoir.  L’eau pourra être tempérer 24 heures avant l’utilisation, ce qui évitera de refroidir le sol,  et on remplira l’arrosoir en le plongeant directement dans le baril ou à l’aide d’un robinet si il y en a un d’installé sur celui-ci.  On arrose doucement avec un pommeau,  directement à la base des plants.  On peut installer un baril récupérateur d’eau de pluie à la sortie des gouttières.  Les enfants adorent remplir leur arrosoir avec notre baril récupérateur d’eau de pluie.  Je préfère arroser les fleurs annuelles avec cette eau plutôt que le potager à cause des risques d’hydrocarbures dus à mon toit en bardeaux d’asphalte.

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On peut arroser par aspersion en utilisant un pistolet d’arrosage avec un jet d’eau diffus qui imite la pluie.  J’essaie d’arroser près de la base des plants pour apporter l’eau directement au sol et éviter de trop humidifier les feuilles.  J’arrose tôt le matin, ainsi le sol se réchauffe rapidement et  l’eau sur les feuilles s’évapore avec le soleil levant.

La technique d’irrigation la plus efficace en termes d’économie d’eau et de temps est la micro-irrigation. Elle inclut les tuyaux suintants et le goutte-à goutte.  Elle apporte l’eau lentement et directement au sol, ce qui évite l’évapotranspiration et la perte d’eau, on parle de 30% d’économie d’eau.  C’est aussi une technique qui demande moins de temps de la part du jardinier.  Elle implique par contre beaucoup plus de matériel.  Des kits de départ de micro-irrigation sont facilement disponibles en magasin et en ligne.

Dans mon potager, j’utilise des tuyaux poreux (aussi appelé suintant) pour arroser.  On l’enterre superficiellement dans le sol pour éviter l’usure par le soleil.  Il est fait de pneu recyclé.  On peut le faire serpenter entre les plants ou utiliser des joints en T pour faire des lignes droites.  On part l’eau à basse pression et l’eau s’égoutte lentement (par les micro-pores, des mini gouttelettes) sur toute la longueur du tuyau.   Mes tuyaux sont retenues au sol à l’aide de vieux fil électriques en U enfoncés dans le sol.

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Un arrosage d’un peu plus d’une heure permettra un arrosage en profondeur (20 cm).  C’est très rapide, on part le robinet et c’est terminé!  On doit mettre peu de pression d’eau pour éviter de briser les tuyaux.  Il existe des minuteries pour régler le temps d’arrosage.

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C’est un système très efficace pour les tomates qui sont susceptibles aux maladies foliaires.  Achetez des tuyaux poreux de qualité, ils durent plusieurs années.  On peut les laisser dans le potager durant l’hiver.  Je préfère les enlever à l’automne pour travailler le sol sans les endommager.  Il est aussi plus facile d’appliquer les fertilisant lorsque les tuyaux sont absents.  Je les installe avant les semis et les transplantations. J’ai des connecteurs à la fin de mes planches pour installer mes tuyaux d’entrée d’eau, je peux arroser 3 planches à la fois.

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L’irrigation goutte à goutte consiste en un tuyau perforé aux 12 pouces en général, on essaie de placer les endroits perforés à la base des transplants, l’eau s’écoule lentement et permet un arrosage en profondeur.  Les tuyaux sont plus fragiles mais aussi moins chers.  Il faut les rentrer à l’intérieur en hiver pour éviter de les endommager.  Ce système est particulièrement bien adapté pour arroser le potager en pot et en jardinière.

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Bon jardinage!!

Fertiliser le potager

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La neige est fondue, mes planches se réchauffent tranquillement.  Il est temps de songer à mon plan de fertilisation!

La fertilisation est très importante pour avoir un potager en santé et productif.  Si les agriculteurs ont surfertilisé dans le passé, avec des conséquences néfastes sur la qualité des cours d’eau, il ne faut pas avoir peur de mettre du fertilisant.  Le sol a une bonne capacité d’absorption des nutriments (qui seront minéralisés par les microorganismes pour devenir disponibles) que les plantes pourront utiliser au fil de leur croissance.  J’ai déjà entendu des commentaires comme : tes navets sont énormes ils sont shooter aux stéroïdes?!  Non, ils ont un bon apport de compost et une bonne terre, ils sont très goûteux malgré la grosseur.  Utiliser l’espace pour produire au maximum est aussi de l’agriculture durable et sensée!

J’utilise, en simplifiant beaucoup, les recommandations du Guide de Référence en Fertilisation du CRAAQ pour faire mon plan de fertilisation.  Ces recommandations permettent d’avoir de bon rendement tout en respectant l’environnement. Il y a 3 éléments majeurs à la fertilité.  L’azote (N) est nécessaire à la croissance et  favorise le feuillage. L’azote est une partie importante des protéines et de la chlorophylle, qui donne la couleur verte aux feuilles.  Le phosphore (P) favorise le développement racinaire, la floraison, et le mûrissement des fruits. Il est impliqué dans le transfert d’énergie.  Le potassium (K), agit sur la grosseur, la conservation et le goût des légumes. Il est impliqué dans le transport de l’eau et des nutriments dans la plante. Les recommandations en P et surtout en K sont souvent plus élevées que les recommandations en N pour la production de légumes. D’autres nutriments comme le Bore, le Calcium, le Magnésium et le Soufre, sont aussi importants. Les amendements organiques comme le compost et le fumier permettent d’apporter ces éléments au sol.

Fertiliser

J’utilise 2 types de fertilisants : le fumier composté en sac de 30L (NPK de 0.6-0,6-0,6 en général) et le fumier de poule granulé Acti-sol (idéalement pour légumes NPK de 4-6-8).

Le compost ajoute de la matière organique au sol ce qui améliore sa structure et permet une meilleure germination et un meilleure rétention d’eau et de nutriments.  Ajouter du fumier composté permet de maintenir la quantité de matière organique dans le sol, d’apporter des nutriments, et de maintenir le sol en santé.  Sans matière organique les éléments nutritifs sont lessivés.  Il garde le sol vivant (un bon sol a des milliards de microorganismes par gramme de sol) et permet de conserver un bon pH.

Taux de fertilisant sur Planches de 8pi x4pi donc  32pi2

Pour les légumes fruits-exigeants tels la tomate, le poivron, l’aubergine, le concombres et les courges, j’ajoute 2 sacs de fumier composté de 30L et 1 litre de fumier de poule Acti-sol pour tomate et légumes. Je mélange le tout dans mon sol à l’aide d’une bêche et d’un râteau droit.  Lors de la transplantation,  je mélange du fumier composté, une bonne poignée, à mon trou de plantation.  À la floraison, je dépose une poignée de fumier de poule autour des plants lors d’une journée de pluie.  La fertilisation est semblable pour le brocoli, chou-fleur, et l’artichaut, dès que la tête semble se former on ajoute du fumier de poule.

L’oignon et l’ail sont des légumes exigeants, j’ajoute 1 litre de fumier de poule et 2 sacs de compost à ma planche avant la plantation.

Pour les légumes moins exigeants comme la carotte, salade, betterave et navet : 0,6 litres de fumier de poule avant la plantation avec 2 sacs de fumier composté.

Pour les pois et haricots, j’ajoute uniquement du fumier composté pour maintenir la matière organique du sol, 2 sacs de fumier composté par planche.

La saison est définitivement débutée, je vais planter mes pois mange-tout ce week-end! Bon jardinage!

Jardiner avec les enfants

J’ai fait beaucoup de semis dans les dernières semaines.  Ma grande de 5 ans aime beaucoup m’aider.  Elle fait le petit trou au milieu des cellules, met la graine et recouvre de terre avec confiance et détermination.  C’est beau de la voir aller, elle qui est d’un tempérament discret.

J’aime partager ma passion du jardin avec mes enfants.  En été je fais le tour des plantes avec eux.  Ils sont très curieux de connaître le nom des fleurs.  Bientôt j’aurai des crocus, des tulipes et des jonquilles! Ils aiment beaucoup mettre les mains dans la terre et faire les transplants. Ils utilisent le récupérateur d’eau de pluie pour remplir leur arrosoir et m’aider à arroser le jardin.  Ils adorent la récolte des pois mange-tout, des fèves et des petites tomates.  Une bonne collation!  Il n’est jamais trop tôt pour s’initier au jardinage et être en contact avec la nature!

Je conseille d’attendre autour de 3-4 ans pour introduire les fleurs comestibles, le temps qu’ils comprennent bien que certaines fleurs se mangent et d’autre pas!  Voici une liste de fleurs comestibles : monarde, rose, bourrache, calendula ou souci, camomille, hémérocalle, capucine, oignon, tournesol,  trèfle rouge, ciboulette, lavande, coriandre, lilas, pensée, marguerite, violette, courge, mauve, pissenlit, mélisse…

Beaucoup de plantes sont dangereuses soit au niveau des fruits ou des feuilles : amaryllis, azalée, philodendron, muguet, iris, digitale, aconit, datura euphorbe, crocus, clématite, tabac, hortensia, ancolie, cœur saignant (dicentra), aubépine, cotoneaster, jacinthe, anémone, if, houx, ricin, pivoine, glaïeul, pois de senteur, jonquille, rhododendron, lupins (graines), les feuilles de la tomate, de la pomme de terre et de la rhubarbe.  Il faut leur apprendre rapidement à demander si la plante est comestible avant de la manger!

Autre système pour éclairer les semis

J’ai un ami qui utilise des ampoules fluocompacts pour éclairer ses semis, au lieu des traditionnels néons d’étagère.  Il obtient de super résultats.  Il utilise 3 socles d’ampoules et 3 ampoules, 2 blancs doux et 1 blanc chaud pour avoir un spectre complet. Il faut utiliser les fluocompacts de 1600 lumens pour avoir un bon apport de lumière.  Pour le réflecteur métallique il a utilisé un tuyau d’acier galvanisé déroulé.  Un projet pour mes semis de l’année prochaine!

Éclairage semis
Éclairage semis

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La biodiversité au potager

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Tagète et Pensée

La réussite d’un potager biologique passe par la biodiversité et ce autant dans la variété des légumes que dans l’aménagement plus global du jardin. Nos beaux légumes sont la cible d’insectes et de maladies fongiques, bactériennes et virus (souvent transmis par les insectes). Il est impossible d’avoir un potager sans insectes et maladies. L’objectif est de trouver un équilibre entre les ravageurs et les prédateurs pour avoir une population acceptable d’indésirables. Ainsi, on met des capucines directement dans le potager. Ses vignes permettent de protéger certains insectes prédateurs, elles attirent également les pucerons qui ne se retrouveront pas sur nos légumes. Mais plus encore, ces pucerons seront de la nourriture pour les prédateurs qui pourront ensuite manger les pucerons sur nos légumes. C’est un cycle!

Capucine
Capucine

J’ai comme objectif de faire de mon terrain un havre de biodiversité. Les oiseaux (merles, quiscale, étourneaux, mésanges, hirondelles et plusieurs autres) sont de bons prédateurs d’insectes et de chenilles, on peut leur aménager des mangeoires (ils se nourrissent à la fois de grains et d’insectes), des nichoirs, et des abreuvoirs pour les attirer dans nos jardins. Ils sont actifs dans mon potager avant la plantation et en automne, ils se nourrissent de vers gris et autres vers, de charançons, de limaces, d’asticots. Après les semis, je couvre mon potager de filet anti-oiseaux, principalement contre les chats et les écureuils qui font des trous dans mon jardin mais ça peut aussi éviter que les oiseaux mangent mes graines!

Sitelle
Sitelle

Les crapauds aussi raffolent des insectes, un jardin d’eau est aussi une bonne idée, en plus d’être jolie.

Coréopsis
Coréopsis

Les plantes-bandes de vivaces peuvent attirer les abeilles et autres pollinisateurs. Elles peuvent aussi éloigner les ravageurs de notre potager. J’ai eu une infestation de scarabée des rosiers cette année. Elles étaient peu nombreuses au potager mais très actives sur mes marguerites et mes trolles, et mes framboises ! J’ai dû en ramasser des centaines! La tanaisie est une vivace bien connue des jardiniers biologiques, elle attire une grande variété d’insectes dont les coccinelles. Elle peut devenir envahissante (se propage par rhizomes) mais ces plants de 3 pieds aux fleurs découpées et ces fleurs en bouton d’or sont très jolies.

Tanaisie
Tanaisie

 

Selon une étude réalisée en Estrie, l’achillée mille-feuille attire des prédateurs d’insectes nuisibles du pommier, on peut en planter au pied de ceux-ci pour réduire l’attaque d’insectes.

Achillée et Marguerite
Achillée et Marguerite

Pour favoriser la pollinisation de mes légumes fruits (tomate, concombre, courges), je plante directement au potager ou autour de celui-ci des soucis, de l’aneth, de la camomille, de la bourrache, des zinnias, des phacélies, des centaurées.

Phacélie
Phacélie

Plusieurs de ces fleurs attirent aussi des insectes prédateurs, d’une pierre deux coups! Les fleurs de capucines, de soucis et de bourrache sont comestibles. La bourrache et la phacélie sont parfois utilisées comme engrais vert, elles ont un bon système racinaire et produisent une biomasse de qualité. Les tagètes sont souvent plantés au potager, elles éloignent les altises (des coléoptères) et les pucerons de la tomate et des aubergines.

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Souci

D’autres fleurs à la hauteur plus imposantes peuvent être plantées un peu plus loin du potager tout en attirant les bons insectes : le tournesol, la bourrache, les cosmos.

Tournesol
Tournesol

Pour moi les fleurs sont l’été mais aussi la diversité du potager!

Jardin Communautaire

jardin communautaire
Mon potager à Montréal!

 

Selon mon calendrier scolaire le mois de mars est le mois pour s’inscrire à un jardin communautaire! 😉  On retrouve généralement la liste des jardins communautaires sur le site internet de notre ville.  Il y a des frais annuel de 20$ environ pour l’achat d’outil et l’entretien de l’endroit. Le jardin le plus proche de la maison est à préconiser pour s’assurer de s’y rendre régulièrement.  J’ai été membre de deux jardins communautaires à Montréal et je ne me suis jamais retrouvée sur une liste d’attente.  J’ose espérer que l’offre de jardin correspond encore à la demande, mais avec la popularité du jardinage urbain… Dans les jardins communautaires, chaque jardinier a sa parcelle de terre (de 150 à 250pi2).  Le jardinier est responsable de la plantation, l’entretien et la récolte. Mon jardin communautaire a été un bon lieu d’étude pour l’identification des mauvaises herbes.  J’y ai retrouvé presque 75% des espèces de mon guide de mauvaise herbe!   Par respect pour les autres jardiniers, soyez assidue pour l’élimination de ces derniers, les graines de ses indésirables peuvent voyager loin!  Le jardin communautaire est un lieu de rencontre et d’échange agréable avec des gens de notre quartier! Un de mes voisins a déjà testé le fameux Three Sisters de nos ancêtre,  courge au sol comme couvert contre les mauvaises herbes, maïs pour soutenir les haricots grimpant qui fournissent l’azote.  Seul les haricots ont été un succès, il manquait sans doute de fertilisant et compost pour les courges et le maïs.  Visuellement c’était très beau!  On découvre également plein de nouvelles variétés de légumes en discutant avec nos voisins de leur coup de cœur!

Le Jardin Collectif gagne aussi en popularité, sous cette formule, chaque membre partage les coûts de production, les tâches et les récoltes d’un seul grand jardin.  L’échange avec les membres est forcément plus important et cela permet de travailler en équipe.  Il peut y avoir la présence de comité pour le budget, le plan de jardin, la distribution des récoltes etc.  Les jardiniers plus expérimentées deviennent des mentors pour les débutants.  Il faut aimer le travail en groupe et accepter le fait que certains seront plus vaillants que d’autres!

Si vous passez par Boston soyez certain de visiter Le Fenway Victory Garden.  C’est un immense jardin communautaire de 7 acres avec plus de 350 membres très inventif.  Ça vaut vraiment le détour!  Vous pouvez passer devant si vous vous rendez à pied au Fenway Park. Les Victory Gardens ont été fondés pour nourrir la population en légumes lors de la deuxième guerre mondiale.

Fenway Park Victory Garden
Fenway Park Victory Garden
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Un Jardin du Victory Garden