Les trois sœurs ou les sept!
Au mois de novembre, lors de la rencontre annuelle de ACORN, j’ai assisté à une conférence très intéressante donné par Fred Wiseman un ethnobotaniste qui s’intéresse au Abenaki de l’Amérique de l’Est, plus particulièrement à leur agriculture. Son projet « Seeds of Renewal « vise à favoriser l’agriculture traditionnelle des Abenaki, retrouver les semences de variétés traditionnelles ainsi que leurs recettes.
Sa démarche pour retrouver les variétés cultivés par les Abenaki lui a permis de découvrir que la culture amérindienne allait au-delà du traditionnel 3 sœurs (maïs-fève grimpante, courge rampante). Il n’était pas rare que le maïs grimpe sur un tournesol géant. Le topinambour était également important dans leur agriculture. Ces deux plantes avaient probablement comme fonction d’attirer les pollinisateurs, ils étaient plantées en bordure des jardins. La couverture du sol pouvait se faire avec les courges mais également avec des cerises de terre. Le tabac avait aussi un place importante pour les cérémonies. C’est un projet très intéressant qui permet de comprendre davantage l’agriculture des premières nations et de retrouver et redonner les semences de ces variétés ancestrales aux Abenaki.
Traditionnellement les 3 sœurs sont plantées sur des buttes rondes de 24 à 30 pouces de diamètre distancé de 6 pieds. Chaque buttes contient 4 plants de maïs et de fève et 2-4 plants de courge. Cet arrangement prend beaucoup d’espace.
J’utilise une autre approche pour les 3 sœurs qui fonctionnent très bien et requiert moins d’espace. Il faut un minimum de plants de mais pour avoir assez de pollen pour la pollinisation, un minimum de 3 buttes est nécessaire (ou 18 plants). J’utilise une planche de 12 pieds de long avec 3 cercles de maïs distancé les uns des autres de 4 pieds.
La distance entre les plants de maïs est de 6 pouces, idem pour les fèves. Les plants de courge sont distancées de 2 pieds les un des autres. On doit bien amender le sol avec du compost pour une bonne croissance du maïs et des courges, les fèves ne suffisent pas pour fournir en azote.
- On commence par semer le maïs dès la date du dernier gel de notre zone (1e juin pour Sherbrooke)
- Deux-trois semaines plus tard on sème les fèves et les courges
Au Québec, pour bien réussir le projet il faudra idéalement une courge ou un melon qui prend peu de temps pour venir à maturité puisqu’on le sème relativement tard. Une courge (d’été ou d’hiver) ou un melon de 60 à Maximum 100 jours de période de maturation devrait fonctionner.